Le vin est tiré, faut-il le boire… ?
Voilà, depuis le dimanche 19 décembre 2023, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de la RDC a sonné le gong des élections législatives, provinciales et présidentielle au Congo-Kinshasa pour le 20 décembre – sauf qu’un coup d´arrêt imprévu n’ait lieu. Pas moins de 25.800 candidats pour 500 sièges aux législatives et 26 candidats pour le top job du Président de la République sont en lice.
La RD Congo ayant aboli le système d´élection présidentielle à 2 tours, le Président élu sera celui ou celle qui arrivera en tête du scrutin. Un point, un trait… D´où le souhait d´un candidat commun émis par certains opposants face au camp du président sortant pour contenir une potentielle fraude et l´éparpillement des voix.
Mais voilà… ! La réalité du microcosme politique congolais étant têtu, il en ressort une incompatibilité – pas seulement d´humeur et des calculs politiciens, mais aussi des valeurs. Ce qui a rendu l´idée d´un candidat commun caduque.
In fine, il se dégage 4 groupements qui sortent du lot, les autres ne faisant que de la figuration. En pool position, le Président sortant et sa coalition dite « l´Union Sacrée », demandant un second mandat pour son chef de file et ayant les moyens de l´Etat à sa disposition. En embuscade, le groupement autour de Moise Katumbi, appelé « Congo ya Makasi » qui a décidé d’en découdre vaille que vaille avec son ancien allié et mis à contribution ses lobbys et son carnet d´adresses nationales et internationales. Derrière, un tandem de 2 personnes n’ayant jamais eu à gérer la Res Publica, nommément Fayulu qui clame, sans discontinuer, « sa victoire à la présidentielle de 2018 » qu´on lui aurait volé suite à un « arrangement à l’africaine » et le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, « l’Homme qui répare les femmes », victimes des violences sexuelles commises par les miliciens dans l’Est de la RD Congo – dans l’indifférence totale, allais-je ajouter -, mais dont la jonction n´a pas eu lieu et n´aura peut-être pas lieu au vu de la dynamique imposée par les 2 premiers et dans le souci de garder une indépendance face à leurs supporteurs et de témoigner pour l´histoire.
Et finalement le quatrième groupe, le FCC de l’ancien Président Joseeph Kabila, bien que n’étant pas partie prenante du processus électoral en cours et à défaut d´imposer le tempo, garde tout son pouvoir de nuisance pour avoir été plus de 18 ans aux manettes et dont certains de ses hommes et femmes sont encore éparpillés aussi bien dans l’appareil administratif, économique, politique, militaire et sécuritaire. Bref, une « cinquième colonne » qui ne dit pas son nom.
Devant ces enjeux historiques, croisons les doigts pour éviter que le pays de Lumumba qui nous a réservé, plus d´une fois, un tour de passe-passe ne décide sur la tête des Congolais avec la complicité de quelques-uns de ses enfants et ouvrons le bon œil et prenons-nous en charge afin que la vérité des urnes l’emporte. Pour ce faire, il suffit de prendre son courage à deux mains…
Guy K.